I'll wait all my life if necessary

feat. Kenton & Izmaëlle
JE SUIS PARTIE ET JE REVIENS, TU COMPTES ENCORE A MES YEUX, SI SEULEMENT JE POUVAIS FAIRE RETOUR ARRIÈRE TROUVER UNE MEILLEURE SOLUTION.

La nuit tombait, j'étais de retour à Camden depuis peu de temps, je n'avais rien fait de spécial depuis mon retour, j'avais juste été donner un coup d'oeil à ma boutique d'antiquité, puis j'étais retournée chez moi, travailler sur des sorts, je n'étais plus cette charmante sorcière, travaillant sur des sorts concernant la magie blanche. Je ne me considère pas vraiment étant une mauvaise sorcière ou même une bonne sorcière, je suis partagée entre les deux camps, rester neutre reste peut-être une bonne idée ? Je n'ai aucun but précis, alors je préfère tuer les personnes qui se mettent sur mon chemin, bien que je tue aussi les personnes que James me demande de tuer. Actuellement, il ne m'avait demandé aucun service, alors je préfère agrandir ma culture sur les différents sorts qui pourraient me servir à l'avenir.
Je ne suis pas torturée que par la magie, mais aussi par l'amour, bien que pour moi les choses étaient déjà très clair, il y a James, le vampire ténébreux avec qui je suis en couple, il a l'air de m'aimer, il me le dit, je les aimais à une époque, il y a quatre ans, mais maintenant après des heures de réflexion, je ne l'aime plus, je le sais, c'est uniquement son côté maléfique qui m'attire et malgré ça il m'arrive d'avoir peur de lui, il faut toujours se méfier d'un vampire, car s'il m'aime vraiment il va être prêt à tout pour me garder. Puis il y a Kenton, il y a un mois j'aurais du me marier avec lui, mais pour lui sauver la vie des crocs de James, je suis partie avec ce vampire, laissant Kenton, sans lui donner une réelle explication, depuis je ne lui ai donné aucune nouvelle, j'en avais pourtant très envie, mais je préférais ne rien faire afin que James ne le découvre pas. Mais maintenant que James avait décidé que l'on soit de nouveau à Camden, je savais que j'allais finir par revoir Kenton.
James s'était absenté, je n'avais aucune idée où il pouvait être, mais je savais que j'allais pouvoir sortir, je regardais le temps dehors et je remarquais qu'il commençait à sortir quelques gouttes de pluie, mais je tenais tellement à sortir. J'enfilais alors un sweat à capuche, car je savais très bien qu'un parapluie allait me gêner. Je sortais donc, mettant la capuche, je commençais à marcher sans vraiment savoir où aller, mais la seule chose qui restait bloquée dans ma tête, était d'aller chez Kenton. J'arrivais jusqu'à son perron, j'étais trempée, mais ce n'était pas le plus important à cet instant, j'hésitais à sonner, puis je remarquais que sa voiture n'était pas là. Je restais debout un instant, quelques minutes sans savoir quoi faire, mais je n'avais pas envie de faire demi-tour, j'avais envie de le voir avant. Comment il allait réagir ? Je ne savais pas, mal sans doute, ce qui était compréhensible, car j'étais partie avant le mariage et pourtant j'avais tenu à ce mariage, je lui en avais parlé tous les jours, je l'avais martyrisé à le forcer à regarder des magazines concernant le mariage avec moi. Je m'asseyais sur les petits escaliers de son perron, gardant ma capuche, je commençais à avoir un peu froid, mais je restais, déterminée à le voir. Peu importe si je devais attendre une ou deux heures, voir trois heures.

"Putain de journée"

Cela avait été les premiers mots que je sortis, lorsque j'atteignis ma Chevrolet, qui m'attendait patiemment, devant le poste de police, sous une pluie qui commençait à peine. En effet... aujourd'hui, j'avais enquête officiellement sur la traque d'un pédophile, chose qui était déjà suffisamment dégoûtante et déprimante en soi, mais en plus j'avais appris qu'une strige avait attaqué des enfants de bas âge de plusieurs familles.

J'avais beau avoir mené durement l'enquête, indiquant l'endroit où les enfants avaient été attaqués, souvent chez eux, pour trouver le repère de la sale bête. Mais rien...

D'habitude ces créatures prenaient forme humaine, et faisaient en sorte d'avoir un lieu stable, où se reposer, où vivre en tant qu'humain la journée. Bref, être monsieur ou madame tout le monde. Et souvent ce lieu se situait assez proche des habitations où il y avait des familles avec enfants. Comme ça, c'était plus facile de venir leur prendre leur énergie vitale la nuit.

Mais là, cette satanée bestiole agissait de manière totalement aléatoire.

Pas de cercle à former entre les lieux où se sont déroulées les attaques différentes, aucun point commun avec les parents et enfants concernés. Rien. Absolument rien. Les médecins avaient conclu à une épidémie. Qui ne touchaient que les enfants. Plus précisément, leurs globules blancs qui ne parvenaient plus à lutter contre les petits virus tel le rhume. Et du coup, les mômes tombaient dans le coma puis... mouraient.

Il y avait déjà eu deux cas. Et trois autres étaient malades.

Si seulement les toubibs' savaient ce que je savais... La petite communauté toute entière serait sortie dans les rues, avec des torches, pour brûler sur la place publique la strige concernée. Hélas, là, je me devais d'agir seul, et je n'avais strictement aucun indice de qui pouvait bien être la strige.

Aussi, j'entrepris d'envoyer un message à "Kensie", ma cousine, pour la tenir informée des nouveaux cas, et voir si elle avait trouvé un truc qui pourrait nous aider, car sinon, l'affaire risquerait de stagner encore longtemps. Trop longtemps...

Alors, dans cette humeur assez frustrée, déprimée et maussade, je m'assis au volant de ma sublime Impala 1967, seul bien que j'avais vraiment avec ma maison (oh et bien sûr ma collection d'armes du parfait-petit-chasseur) puis je mis le contact.

Le doux ronron du moteur me calma légèrement et permit de me détendre, avant que je ne prenne la route, direction chez moi.

A l'aide de quelques cassettes d'ACDC, mon tempérament regagna en sérénité et mon esprit arrêta d'être troublé. Du moins, seulement le temps qu'il me fallut pour tracer la route du commissariat, à ma maison.

Car alors que je garais mon véhicule, et que la chanson "Back In Black" résonnait dans ma caisse, une silhouette apparut devant mon perron.

Elle était... difficilement reconnaissable, elle avait un sweat, avec une capuche sur la tête, m'empêchant d'apercevoir son visage. Je laissai tourner la musique, mais arrêtai le moteur, sceptique. Sans quitter l'étrange personne des yeux, j'allais chercher dans la boîte à gants mon Colt 1911, calibre 45, semi-automatique, balles en argent, le top pour blesser n'importe quelle créature démoniaque, évaporer un esprit, et énerver un être humain. Bref, si on savait pas à quoi on avait à faire, c'était l'arme qui fallait.

Et donc l'arme de la situation présente.

Je la glissai gentiment, tranquillement dans mon veston puis coupa définitivement le contact, interrompant la chanson. J'attendis un moment, très court, hésitant, ayant comme un... sentiment appréhensif. Mais je me décidais à sortir du véhicule, ma main dans le veston, prête à sortir l'arme si besoin était.

Claquant la porte, pour bien signaler ma présence si la personne ne m'avait pas remarqué, j'avançais doucement vers le perron, toujours méfiant.

Et au fur et à mesure que je me rapprochais de ce qui semblait être une... femme, mon coeur se resserra. Comme si une partie de moi savait ce qui allait m'attendre, mais se refusait de l'avouer. Je continuai cependant à me rapprocher, et, une fois que seuls deux mètres nous séparaient, je décidai de couper court à ce suspens qui me devenait insoutenable.

"Vous savez que squatter le perron des gens, c'est assez illég..."

Là, mon coeur loupa un battement. Je ne sus à quoi je la reconnus, mais... je la reconnus... Ou plutôt, j'admis enfin que c'était elle.

"Izmaëlle ?"

Demandais-je, d'une voix plus cassée que j'aurais voulu.

feat. Kenton & Izmaëlle
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Depuis combien de temps j'attendais, trente minutes ? Peut-être, je n'en savais rien, je restais assise, regardant de temps à autre l'horizon pour voir si personne n'était dans la rue, mais il n'y avait personne, j'avais juste remarqué le voisin sortir ses poubelles, d'ailleurs il avait gueulé tout seul dans son coin à cause de la pluie. Je réchauffais mes mains en soufflant dessus, bien que je commençais à avoir de plus en plus froid, je préférais rester, j'espérais qu'il était toujours propriétaire de cette maison, sinon j'aurais attendu pour rien. J'allais sans doute avoir une petite maladie ensuite comme un bon rhume, mais je me ferais des tisanes spéciales avec mes bonnes herbes de sorcière pour me rétablir.
J'entendais enfin le bruit d'une voiture, c'était la sienne, il arrivait enfin, à cet instant je ne sais pas ce qu'il se passa en moi, mais un sentiment étrange me parcourait le corps, des frissons traversèrent tout mon dos, mon souffle se coupa, il mit du temps à sortir, je m'impatientais, mais à la fois j'avais envie qu'il prenne encore plus de temps, j'avais tellement peur de découvrir sa réaction. Il sortait enfin de sa voiture, se dirigeant vers moi, m'avait-il reconnu ou pas ? « Vous savez que squatter le perron des gens, c'est assez illég... » Malgré la situation je ne pouvais m'empêcher de sourire à cette remarque. Puis en quelques secondes, il y eut un petit silence, il avait certainement du enfin me reconnaître ou admettre qui j'étais, je levais les yeux en sa direction, gardant toujours ma capuche. « Izmaëlle ? » Je me levais des marches, le regardant un instant, un mois entier que je ne l'avais pas vu, ma seule envie était d'aller contre lui, l'embrasser, mais ce n'était pas la chose la plus appropriée à faire, je restais donc face à lui, laissant un petit silence s'installer et je me décidais enfin à prendre la parole. « Est-ce que tu as deux minutes à m'accorder ? Je dois t'expliquer certaines choses et m'excuser ! » J'espérais qu'il allait me laisser rentrer et ne pas me laisser dehors. Mais j'espérais surtout qu'il allait me dire, que j'allais pouvoir m'expliquer, car je lui devais des explications.

Une fois son nom dit, la jeune femme resta silencieuse, se levant sans aucun bruit du perron. Ma main resserra l'étreinte qu'elle avait sur le Colt, car cette absence de son ne m'inspirait que méfiance supplémentaire. D'autant plus que l'ombre de la capuche m'empêchait de réellement avoir la preuve formelle que j'avais en face de moi ma fiancée, bien que j'en avais la conviction totale.

Elle me regardait, sans un bruit, seulement à quelques pas de moi. Puis, enfin, elle se décida à rompre ce suspens qui me devenait insoutenable.

« Est-ce que tu as deux minutes à m'accorder ? Je dois t'expliquer certaines choses et m'excuser ! »

Au son de sa voix, involontairement, j'eus un petit sourire, et ma main sortit du veston, non armée, ayant totalement lâché mon Colt. Enfin... elle ... était là.

Un mois.

Cela faisait un mois que je ne l'avais plus entendue, plus vue. C'était elle. C'était...

Mon sourire s'évapora aussi vite qu'il était apparu.

La joie des retrouvailles venait de laisser place à la rancune de l'abandon, et je dus faire un effort inhumain pour ne pas me fermer hermétiquement et me montre indifférent.

"Des explications à me donner ?... Oh je pense que c'est un minimum lorsqu'on largue son fiancé le jour de son mariage."

Le ton avait été plus acerbe que je l'eus voulu, et immédiatement après, je m'en voulus de lui avoir parlé ainsi... après tout... Après un mois... il aurait pu se passer tellement de choses. Je m'étais tellement inquiété d'un jour lire dans le journal que le corps d'une jeune femme avait été retrouvé mutilé. Attaqué par les saloperies que elle et moi on détestait. Et contre lesquelles on voulait lutter.

Je l'avais cherché longtemps, presque deux semaines intensivement puis... j'avais abandonné, car d'autres chasses importantes s'étaient présentées. Le temps passé à rechercher Izmaëlle, j'aurais pu le passer à sauver des familles du surnaturel. Et de plus, elle m'avait abandonné de sa propre volonté. Aussi... Ce n'était pas comme s'il y avait eu une force extérieure qui l'aurait forcée. Même si je n'avais fait que de me le répéter la première semaine. Avant que j'ouvre les yeux, et que je me dise peut-être, l'avait-elle voulu...

La fine pluie du début commença à gentiment s'intensifier en une petite averse, trempant nos vêtements à tous deux.

Soupirant, je passai à côté d'Izmaëlle, un frisson contracta mon épiderme au même moment, puis allai ouvrir la porte d'entrée. Et je me retournai vers elle, décidé à la laisser entre chez moi, car ses explications, et surtout ses excuses, je mourais d'envie de les entendre.

Allez, reste pas dehors, tu vas chopper froid.

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Je remarquais son petit sourire, laissant une lueur d'espoir en moi qu'il ne m'en voulait pas, mais c'était trop rêvé, comme cela pourrait être possible ? Oui, je ne devais pas me fier à ce petit sourire, d'ailleurs il perdait rapidement son sourire, laissant place à un ton plus piquant. « Des explications à me donner ?... Oh je pense que c'est un minimum lorsqu'on largue son fiancé le jour de son mariage. » Je faisais une petite grimace, dans ma tête à ce moment un petit flash-back revint, je revoyais cette scène où je lui disais que le mariage était annulé, j'avais fait cela à contre coeur, ce mariage j'y avais tellement tenu, alors dire que tout était annulé m'avait déchiré le coeur, mais le pire avait été de quitter Kenton. Depuis le temps passé, un mois pour être exact, je ne sais pas ce qui s'était passé dans la vie de Kenton.
La pluie tombait de plus en plus, l'eau commençait même à traverser mon sweat, il commença à ouvrir sa porte d'entrée. « Allez, reste pas dehors, tu vas chopper froid. » Je n'avais pas attendu une minute supplémentaire et j'étais aussitôt rentrée chez lui, je regardais un instant autour de moi, restant silencieuse, à vrai dire je m'avançais jusqu'au salon, comme à mon habitude je me permettais sans demander la permission, mais après tout à une époque je ne me serrais pas gênée du tout. Je retirais mon sweat trempé avant de m'asseoir sur le canapé. « Il y a quatre ans, j'étais en couple avec un vampire, James et... son côté sombre de vampire faisait ressortir mon côté sombre, alors j'avais mis fin à cette relation et il y a un mois durant l'une de tes chasses tu l'as affronté, sauf que tu n'as pas réussi à le tuer, il n'avait qu'une envie se venger en te tuant, alors j'ai voulu empêcher cela... » Je me stoppais un instant, me levant, ne supportant plus d'être assise, j'étais en pleine révélation, j'avais besoin de bouger. « Je ne voulais pas le tuer, à une époque, il a connu mes ancêtres et il peut être une personne bien, alors j'ai passé un marché avec lui, l'aider dans ses plans, partir avec lui en Alabama et tu avais la vie sauve ! » A vrai dire ce choix avait complètement perturbé ma vie, j'étais plus que jamais perdu concernant la magie, comment pouvais-je dire à Kenton que je n'étais plus la petite sorcière gentille, surtout qu'il déteste toutes les formes maléfiques. « Je l'ai aidé donc à tuer différentes personnes, pour ça j'ai pratiqué la magie noire. Mais tout ça n'avait qu'un but te protéger, d'ailleurs James ne m'a jamais oublié, il m'aime toujours, je suis en ce moment avec, mais une fois de plus c'est pour te protéger, car il me surprotège, il ne veut pas qu'un autre homme que lui me touche. » Une histoire dingue, car je savais bien la couleur de mes sentiments, mon coeur n'allait qu'à Kenton et à personne d'autre.

Elle entra dans mon petit chez moi. La voir passer le pas de la porte, me fit une étrange sensation au coeur. Et dire que... ce spectacle, j'aurais pu le voir des milliers de fois, en tant que mari, voir ma femme, passer le pas de la porte, contente de retrouver son petit chez-soi. Ca fit mal... mais d'un mouvement rapide pour saisir une casserole, je chassai ses pensées de ma tête. Puis, alors que je remplissais ladite casserole d'eau, j'observai Izmaëlle.

Puis j'eus un sourire, que je tentai de masquer, lorsqu'elle visita de son plein gré ma maison. Elle demeurait une sans-gêne. Elle demeurait... celle que j'avais voulu épouser il y avait un mois. Je ne la trouvais pas changée, en tout cas pas pour le moment, et ça, ça me rassurait grandement.

Enlevant son sweat, me permettant enfin de revoir son visage, elle s'assit sur le canapé, pendant que je fis bouillir du thé, sachant qu'elle en raffolait (et à vrai dire, moi aussi, même si j'étais bien la seule personne à qui je l'avouais). Me tournant vers elle, je dus retenir l'envie qui me tenaillait d'aller... la prendre dans mes bras. De tout effacer, de dire qu'on repartait de zéro. Qu'on allait redresser ensemble la liste des invités, que tout était pardonné.

Mais je savais bien qu'avant sauter un tel pas, il me fallait écouter ses explications, qu'une partie de moi redoutait grandement.

« Il y a quatre ans, j'étais en couple avec un vampire, James et... son côté sombre de vampire faisait ressortir mon côté sombre, alors j'avais mis fin à cette relation et il y a un mois durant l'une de tes chasses tu l'as affronté, sauf que tu n'as pas réussi à le tuer, il n'avait qu'une envie se venger en te tuant, alors j'ai voulu empêcher cela... »

Je fronçai les sourcils, totalement... perdu. A moitié en colère, aussi...

Elle... était sortie avec un vampire ? Le même que je me rappelais avoir failli tuer, mais qui m'avait échappé à la dernière seconde, et que je n'avais jamais réussi à le retrouver... La nouvelle eut l'effet d'une gifle pour moi...

Je savais que ces sales bêtes pouvaient vouloir se venger, aussi, j'étais 24/24 heures prêt à recevoir la visite d'une créature chassée, ou de la progéniture d'une créature. Le fait qu'il s'agissait là d'un vampire m'importait peu...

Ce qui me choquait, c'était qu'Izmaëlle avait voulu me protéger. Elle savait que j'étais apte à assurer ma survie seul.. aussi, j'étais toujours aussi perdu, et ne comprenais pas sa réflexion.

Tandis que je lui adressais un regard empli d'incompréhension, elle se leva.

« Je ne voulais pas le tuer, à une époque, il a connu mes ancêtres et il peut être une personne bien, alors j'ai passé un marché avec lui, l'aider dans ses plans, partir avec lui en Alabama et tu avais la vie sauve ! »

Une personne bien ? J'eus envie de rire, mais par pur respect, je la laissai poursuivre son récit, afin de comprendre où diable elle voulait en venir, et quel rapport il y avait entre ce saligaud et notre mariage.

Et les révélations qui suivirent me firent ouvrir légèrement la bouche de stupeur...

Elle... Izmaëlle avait... tué ? Pratiqué de la magie noire ?

Pour ce... dénommé James ? Ce satané suceur de sang ?

Un silence pesant se fit...

J'étais debout, le regard perdu sur un point au sol, complètement éperdu dans des réflexions tortueuses.

Puis, la casserole siffla, me faisant signe que l'eau était cuite. Je la laissai chanter un moment, avant de montrer mon dos à Izmaëlle, pour passer une main sur mon visage, totalement perplexe.

Enfin, j'allais éteindre les plaques, et verser le thé dans deux tasses, toujours dans un silence malsain total. Le service fait, j'allais amener les deux tasses sur la table du salon et je pris appui sur ladite table, toujours en train de réfléchir. D'être partagé entre tristesse, haine et colère.

Puis, sans crier gare, je me retournai vers elle, les yeux humides sans pour autant verser une larme.

"James... Je vais tuer cet enfoiré...

Me rapprochant d'elle à pas rapide, je la saisis par les épaules, un peu fort, et plongeai mon regard verdoyant dans le sien qui était noisette.

"Plus de meurtres. Plus de magie noire... Tu restes avec moi, m'indiques où il se planque, et je me charge du reste, d'accord ?

Mon étreinte s'adoucit un peu et je me décidai à lui accorder un regard moins dur... Après tout, si elle avait fait tout cela, c'était pour... moi. C'était de ma faute. Si des gens étaient morts. Si son innocence était perdue. Je devais rectifier le tir, à tout prix.

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J'avais commencé à tout lui expliquer, tentant d'être assez clair pour qu'il comprenne bien, il faisait du thé, il n'avait donc pas oublié que j'adorais cela, je venais de finir mes explications, j'entendais le sifflement de la casserole prévu pour faire le thé, l'eau était chaude, il apporta le thé. « James... Je vais tuer cet enfoiré... » Je me doutais bien qu'il allait finir par dire cela, une question venait dans ma tête, est-ce que moi je voulais le voir mort ? Et bien non, pas vraiment, j'avais songé de nombreuses fois à le tuer, mais j'avais rapidement abandonné l'idée, pas par peur de me faire tuer par lui, mais parce que même s'il appartenait au passé dans mon coeur, il avait quelque chose en lui qui faisait que je me sentais bien en sa présence, quoi ? Sans doute, son côté ténébreux qui fait ressortir le mien.
Kenton s'était rapproché de moi, me tenant par les épaules, son regard se plongea dans le miens, je ne le quittais pas des yeux. « Plus de meurtres. Plus de magie noire... Tu restes avec moi, m'indiques où il se planque, et je me charge du reste, d'accord ? » A vrai dire pour être de nouveau avec Kenton j'étais prête à lui dire que oui je voulais rester ici, lui dire où était James, ne plus pratiquer de magie noire, ne plus tuer bien que la tâche serait difficile, car j'ai pris le goût de tuer, mais je restais quelques secondes dans le silence et je lui disais. « Si seulement tout était aussi simple... mais je suis plus forte avec la magie noire, mes ancêtres utilisaient déjà la magie noire, je ne sais pas si je serais capable de m'arrêter un jour... Et je tue maintenant que ce qui peut me déranger, alors ce n'est ni pour la bonne ou mauvaise cause, mais uniquement pour ma survie ! » Et le fait qu'il veuille aller se charger de James, seul en plus, c'était impossible dans mon esprit, je ne voulais pas, il ne devait pas prendre se risque, James est fort, il sait se défendre, alors même si Kenton est un bon chasseur, je ne sais pas s'il pourrait s'en sortir. « Je ne te laisserais jamais y aller seul, c'est du suicide ! Je vais m'occuper de tout, il faudra du temps, mais je te promets que je vais tout arranger ! » Comment j'allais pouvoir arranger les choses, je n'avais pas de plan en tête, mais j'allais trouver, j'en étais certaine. Allait-il accepter ce que je venais de lui dire ? Je laissais l'une de mes mains se glisser sur l'une de ses joues. « Kenton je t'aime tellement, ne pense pas que je suis une horrible personne, j'utilise la magie noire certes, mais je ne suis pas un monstre, je suis neutre, crois-moi ! »

« Si seulement tout était aussi simple... mais je suis plus forte avec la magie noire, mes ancêtres utilisaient déjà la magie noire, je ne sais pas si je serais capable de m'arrêter un jour...»

A cet instant précis, je dus lutter conter toutes les cellules de mon corps pour ne pas la baffer. Plus... forte avec la magie noire ? Mes muscles masséters se contractèrent, et une profonde colère naquit en moi. Non, on n'était pas plus fort avec la magie noire, seulement plus efficace plus rapidement. Mais également, plus facilement exposé aux représailles des forces qu'on appelait et qui nous dépassaient totalement. Je le savais. Combien d'adolescents avais-je découvert dans mes chasses, qui trouvaient cool de pratiquer des rituels satanistes ? D'invoquer des démons ? Ou conjurer des mauvais sorts sur d'autres jeunes, juste pour se venger, ou par envie de s'éclater ? Et qui finissaient les boyaux à l'air, car ce qu'on faisait subir aux autres, on le récoltait au triple de la part des mêmes forces maléfiques qu'on s'était cru capable de dominer.

Je savais qu'Izmaëlle n'était pas une débutant en magie, qu'elle n'était pas une gamine qui se croyait meilleure que les forces surnaturelles. Mais je savais qu'elle sous-estimait le danger, et qu'elle n'avait pas l'esprit clair. Certes, pour le moment, elle pouvait empêcher les forces des ténèbres d'effectuer la loi du Triple, car elle était douée, et savait comment se protéger. Mais... on n'arrivait jamais à retenir le diable indéfiniment. Ca je le savais.

...Et je tue maintenant que ce qui peut me déranger, alors ce n'est ni pour la bonne ou mauvaise cause, mais uniquement pour ma survie ! »

Mon regard s'endurcit à nouveau et fixa avec intensité le brun intense de ses pupilles que je connaissais si bien.

"... Tu... tues pour ta survie... hmp..."

Répétai-je en un souffle sceptique, à peine convaincu.

Scepticisme qui s'agrandit, lorsque l'amour de ma vie me promit de tout arranger, et refusa de me laisser aller m'occuper de ce satané James, pour cause que cela serait du suicide... ce qui m'importait peu en réalité...

Hmpf... Arranger les choses ?

Oui, elles pouvaient s'arranger. Uniquement quand j'aurais comme trophée la tête décapitée de ce satané vampire.

Une main douce caressa ma joue, calmant momentanément la colère s'immisçant en moi et me donnant de sérieuses envies de meurtres.

« Kenton je t'aime tellement, ne pense pas que je suis une horrible personne, j'utilise la magie noire certes, mais je ne suis pas un monstre, je suis neutre, crois-moi ! »

J'abandonnai une des épaules d'Izmaëlle pour intercepter sa main, que j'abaissai, mais que je tenais toujours fermement, comme par peur de la perdre.

"... Je préférerais être mort. Plutôt que de te voir... être... ce que tu es aujourd'hui."

Où était la femme dont j'étais tombé amoureux ? Où était l'audacieuse, la maladroite mais tellement attentionnée, affectueuse et courageuse Izmaëlle Aldisio ? Où était passée celle qui n'hésitait pas à se mettre en danger pour sauver des gens ?

Mon regard gagna en tristesse tandis que ma poigne s'affaiblit.

"Tu as voulu me sauver... Je le comprends. Mais... tu aurais dû savoir que... je vaux pas la peine que tu sacrifies tout ce que tu as de bon en toi."

feat. Kenton & Izmaëlle
JE SUIS PARTIE ET JE REVIENS, TU COMPTES ENCORE A MES YEUX, SI SEULEMENT JE POUVAIS FAIRE RETOUR ARRIÈRE TROUVER UNE MEILLEURE SOLUTION.

Je savais très bien qu'il n'allait pas être du même avis que moi concernant la magie noire, j'étais consciente des risques, j'en avais pris part dans les nombreux livres que j'avais concernant la magie, d'ailleurs ma famille en avait écrit un que l'on passait de génération en génération, j'avais même pu découvrir sur ce livre, les différentes morts de mes ancêtres, certains étaient morts à cause de la magie, brûler, décapiter pour la plupart, quand je lisais cela avant de m'endormir, cela me faisais des frissons dans le dos, j'avais penser à arrêter la magie, mais c'était plus fort que moi, j'avais toujours envie de découvrir un peu plus. « Tu... tues pour ta survie... hmp... » Je soupirais, il n'était pas convaincu, à vrai dire lorsque l'on est un être surnaturel ou que l'on en connait l'existence, le seul moyen de survivre et de tuer, c'est ce que je faisais, très souvent.
J'étais loin de me douter que ce qu'il allait me dire ensuite, allait me faire l'effet d'une gifle « Je préférerais être mort. Plutôt que de te voir... être... ce que tu es aujourd'hui. » Je fermais les yeux un instant, comment pouvait-il dire cela ? Alors à ses yeux j'avais vraiment changé, je n'étais plus la même ? Et pourtant je suis encore la même, certaines choses ont changé seulement... « Tu as voulu me sauver... Je le comprends. Mais... tu aurais dû savoir que... je vaux pas la peine que tu sacrifies tout ce que tu as de bon en toi. » Je bougeais la tête pour lui dire non, je n'étais pas d'accord avec ce qu'il disait, je voyais son regard si triste, j'étais désemparée. Peut-être que je devais lui en dire plus sur ce que je faisais avec cette magie noire à part tuer et rendre service à James. Malgré que je voulais garder tout cela pour moi, mais si je ne lui disais pas, il me verrait sans doute comme un monstre à qui il faut arracher la vie. « Écoute j'ai lu que l'un de mes ancêtres, avait travaillé sur un projet, il détestait la magie, son but était que toutes les formes magiques finissent par ne plus exister, il pensait qu'il fallait combiner magie noire et magie blanche pour y arriver. Je veux continuer ce qu'il a commencé ! » Il y avait des risques, il en était mort d'ailleurs ce pauvre ancêtre, il datait de quelques siècles déjà, à l'époque il y avait peut-être moins de danger avec les êtres surnaturels. Mais je savais que dès que cela deviendrait dangereux pour moi, j'arrêterais... « Tu me crois quand je te dis que je n'ai pas de camp ? Je suis toujours la même bordel, j'ai juste un but, j'en ai assez de toute cette torture, mais pour arriver à réaliser certaines choses, je dois tuer des mauvaises et des bonnes personnes. » C’est un projet assez fou, mais j'y croyais.

Elle bougea la tête, en signe de son désaccord avec mes propos. Ce petit geste parvint à me réconforter, au moins, elle m'aimait toujours autant, pour penser que ma vie valait la peine qu'elle se sacrifiât elle-même. Pour la première fois depuis un mois, je ressentis la flamme de l'amour, même si la tournure était ringarde j'ignorais comment qualifier ce doux sentiment qui ravivait mon coeur, et à vrai dire, ça me fit un bien fou.

Mais la suite de ses explications annulèrent ce sentiment de réconfort et... me firent à la limite peur, et pourtant, je n'étais pas facilement effrayé.

Qu'est-ce qu'elle me disait là ?

Que son but, c'était de supprimer du monde tout ce qui touchait à la magie, et que pour ce, il fallait visiter les deux côtés, autant le bon, que le mauvais. Je fronçai à nouveau les sourcils, me demandant sérieusement où étaient passés la rationalité et le raisonnement d'Izmaëlle. Si elle n'avait pas sacrifié ces valeurs pour la folie qui semblait animer ces pupilles, qui me regardaient, avec une sincérité me décontenançant pleinement...

« Tu me crois quand je te dis que je n'ai pas de camp ? Je suis toujours la même bordel, j'ai juste un but, j'en ai assez de toute cette torture, mais pour arriver à réaliser certaines choses, je dois tuer des mauvaises et des bonnes personnes. »

Mes mains allèrent saisir le visage d'Izmaëlle d'un geste furtif, mais toutefois dénué de violence. Je l'observais, tentant de trouver dans ses yeux l'once de mensonge, ou plutôt, la vérité que cachait tous ces propos. Etait-elle sous chantage ? Avait-elle dû venir contre son plein gré ici, pour me balancer une histoire abracadabrante pour... je ne sais pas. Cela n'avait aucun sens. Elle n'aurait eu aucune raison de me mentir...

Et pourtant, si c'était la vérité...

C'était que celle que j'avais aimée était... différente.

J'eus envie de fracasser le meuble le plus proche de moi, mais je me retins, et me contentai de conserver le contact que j'avais avec ma fiancée, mes yeux verts plongés dans les siens, recherchant son attention.

"Izma... Ecoute-moi... très attentivement."

Certes, j'avais esquivé sa question, je ne voulais pas formuler de réponse car là.. maintenant, je ne savais plus quoi penser.

Aussi, je rapprochai mon visage légèrement du sien, celui qui m'avait tellement manqué durant ce mois qui avait sûrement fait partie des pires de toute ma vie. J'entrepris quelques petites caresses circulaires avec mes pouces, sur les joues qu'elle avait douces. Celles que j'avais tant rêvé de caresser, que je connaissais autrefois par coeur.

Et qui me paraissaient aujourd'hui tellement étrangères.

"Supprimer la magie... ne servirait à rien. Les hommes trouveront d'autres moyens d'intercepter les forces surnaturelles, crois-moi. Tu vas rien gagner dans ce projet, tu vas tout perdre... tout... ce qu'il te reste."

J'hésitai à dire "le peu qu'il te reste", mais m'en empêchai de justesse, pour ne pas la froisser davantage.

"Fais moi confiance. Dis-moi où est James, et ... ensemble, nous l'éliminerons.... Après tout, à nous deux, rien ne nous résiste, pas vrai ?"

Un sourire attristé, cependant plein d'espoir se dessina sur mes traits, alors que je contemplais la beauté d'Izmaëlle, en l'attente d'une réponse positive.

Oui, rien n'était encore perdu pour elle. Je pouvais la sauver.

feat. Kenton & Izmaëlle
JE SUIS PARTIE ET JE REVIENS, TU COMPTES ENCORE A MES YEUX, SI SEULEMENT JE POUVAIS FAIRE RETOUR ARRIÈRE TROUVER UNE MEILLEURE SOLUTION.

Ce que je venais de lui dire signifiait de longues recherches, j'avais passé des heures et des heures, un but tellement dangereux, si j'avais dit cela à une autre sorcière, ou même sorcier, cette personne m'aurait traité de folle, qu'il fallait mieux que j'arrête maintenant, les mains de Kenton se posèrent sur mon visage. « Izma... Ecoute-moi... très attentivement. » Je m'attendais déjà à une réponse négative, je levais les yeux au ciel, soupirant légèrement. « Supprimer la magie... ne servirait à rien. Les hommes trouveront d'autres moyens d'intercepter les forces surnaturelles, crois-moi. Tu vas rien gagner dans ce projet, tu vas tout perdre... tout... ce qu'il te reste. » Mon visage n'exprimait à cet instant aucune émotion, je ne savais plus du tout quoi penser, tout se bousculer dans ma tête, tellement de questions défilaient dans ma tête. « Alors je dois abandonner ? Des heures à faire des recherches pour en arriver là, que l'on me dise d'abandonner. » Je retirais ses mains de mon visage, m'éloignant un peu jusqu'à la fenêtre, laissant mon regard s'attarder sur la pluie qui tombait. « Fais moi confiance. Dis-moi où est James, et ... ensemble, nous l'éliminerons.... Après tout, à nous deux, rien ne nous résiste, pas vrai ? » Il voulait vraiment tuer James, je le comprenais, James est un vampire, un monstre sanguinaire qui n'a pas de pitié avec la plupart des gens et Kenton est le chasseur qui tue la plupart des forces surnaturelles. Je ne me voyais pas du tout tuer James. « Je ne tuerais pas James, il y a quatre ans il m'avait aussi sauver des griffes d'un loup-garou, sans lui je ne serrais plus de ce monde ! Je peux le neutraliser, le rendre moins fort avec un quelconque sort que je trouverais, mais le tuer je m'y refuse. » J'espère qu'il allait me comprendre. « Je peux arranger les choses ! »

Elle avait rompu le contact, et avait fui vers la fenêtre, observant la pluie battante contre la vitre. Ce geste ne m'avait pas blessé, je le comprenais, apparemment, elle avait tout bonnement l'air aussi perdue que je l'étais. Aussi, je lui laissais le temps d'endosser sa frustration, et de réfléchir à l'offre que je lui faisais.

« Je ne tuerais pas James, il y a quatre ans il m'avait aussi sauver des griffes d'un loup-garou, sans lui je ne serrais plus de ce monde ! Je peux le neutraliser, le rendre moins fort avec un quelconque sort que je trouverais, mais le tuer je m'y refuse. »

Mes poings se serrèrent avec menace, et mon regard gagna en froideur. Ce James... il ne m'inspirait plus que haine. Je ne rêvais que d'une chose, l'avoir en face de moi, le torturer, lentement et sûrement, avant de lui demander ce qu'il avait fait de ma Izmaëlle, ce qui était advenue de l'être qui m'était le plus cher à mes yeux.

Je ne comprenais plus Izmaëlle... vraiment, j'essayais, mais je n'y parvenais pas. Pourquoi... Pourquoi se refusait-elle à tuer l'être qui avait menacé de mort l'homme qu'elle était censée aimer ? Pourquoi ne voulait-elle pas qu'on mette un terme à ce saligaud à deux, comme on le faisait autrefois ? Pourquoi se refusait-elle de me dire où il se planquait, pour que je fasse moi-même le sale boulot si elle ne s'en sentait pas le courage. J'en étais capable, ça, j'en avais la certitude, même si ma sorcière bien aimée pensait l'inverse. Peut-être me sur-estimai-je, mais cela n'avait aucune importance. Je voulais me battre avec cet enfoiré, et peu en importait l'issue du combat.

Mais quelque chose retenait Izma de me laisser faire cela...

Et mon coeur se resserra, alors que je commençais à deviner pourquoi. Je me sentis d'autant plus mal, lorsqu'elle me dit avec toute la conviction qu'une voix pouvait porter, qu'elle pouvait arranger les choses.

J'étais... tellement sceptique.

Il y avait deux mois, je l'aurais crue, je lui aurai accordé ma totale confiance.

Mais là, cette confiance était tout bonnement impossible à accorder.

"Le seul moyen d'arranger les choses... c'est de tuer ce James."

Annonçai-je d'une intonation plus froide que je le voulus réellement.

"Seulement... c'est pas le fait que tu lui soies redevable qui te pousse à pas vouloir que je le tue... n'est-ce pas ?..."

Les mots s'étouffèrent dans ma gorge... J'avançai de quelques pas en direction de la fenêtre, le coeur serré.

"Tu... l'aimes, cet enfoiré ?"

Affirmai-je d'une voix totalement cassée par la colère.

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« Le seul moyen d'arranger les choses... c'est de tuer ce James. » Je regardais toujours à la fenêtre, je ne tournais pas la tête afin d'affronter son regard, Kenton devait être en colère, très certainement, je le connaissais au par coeur, je l'avais bien remarqué aussi au ton qu'il avait employé, il était froid, peut-être qu'après tout c'était une mauvaise idée d'être venue, j'aurais du venir plus tard, bien me préparer à ce que je lui aurais dit avant de venir, mais j'étais venue sans même réfléchir. « Seulement... c'est pas le fait que tu lui soies redevable qui te pousse à pas vouloir que je le tue... n'est-ce pas ? » Je fronçais les sourcils, qu'entendait-il réellement par là ? Je le sentais se rapprocher de la fenêtre, je tentais de garder mon calme, me contrôler au maximum, car je savais que dès que je ne me contrôlais plus, mes sentiments prenaient le dessus sur moi, sur mes pouvoirs et je finissais toujours par incendier quelque chose.
« Tu... l'aimes, cet enfoiré ? » Je me tournais aussitôt, faisant face à nouveau à Kenton. Est-ce que j'aimais James ? Oui ou non ? Je ne savais pas vraiment, mais son côté machiavélique m'a toujours attiré. J'élevais alors la voix afin de lui dire « Arrête Kenton ! Tu mets toujours tout le monde dans le même panier, il est vampire, il tue c'est vrai, mais j'ai fait une chose que tu ne feras sans doute jamais, j'ai tenté de voir les aspects positifs chez lui ! » Pour moi, les vampires, les loups-garous, les démons, personne n'est réellement perdu, il y doit toujours rester des aspects positifs, malgré les mauvais traits de ces espèces, qui sont très souvent sans coeur. « Tu sais très bien que je t'aime toi Kenton ! Dans mon coeur c'est toi et uniquement toi. » Je baissais petit à petit la voix, si seulement les choses pouvaient être plus simple.

J'attendis sa réponse, la gorge totalement nouée. Je la redoutais, aussi.

Et là... sa réponse eut pour moi l'effet d'un coup de boule.

Pourquoi ?

De un, car elle n'avait pas répondu directement à ma question, elle n'avait pas dit, oui, je l'aime, ou non, je ne l'aime pas, mais je suis obligée de rester avec pour ta survie. Non, elle m'avait juste signalé que je mettais tout le monde dans le même panier. Puis pire, elle avait défendu ce suceur de sang, devant moi. Comme si elle défendait un ami de critiques.

Je le pris très mal et repassai une main sur un visage qui était anéanti par l'incompréhension mêlée au chagrin.

C'était vrai, elle avait raison. Jamais je n'essaierai de voir les aspects positifs d'un satané vampire. Jamais je m'abaisserai à tenter de les comprendre. Et oui, je mettais tous les êtres extraordinaires dans le même panier. Tous ? Pas vraiment. Il y avait des exceptions... Et l'une d'entre elle, c'était Izmaëlle. Mais cela, elle paraissait l'avoir oublié.

« Tu sais très bien que je t'aime toi Kenton ! Dans mon coeur c'est toi et uniquement toi. »

Ces mots ne me sonnèrent pas faux, malgré leur faible portée, par une voix très basse. Malgré leur manque d'assurance. Néanmoins, ils n'eurent pas l'effet de me réconforter, ou de m'apaiser. Non. Seulement de me perdre encore plus dans toute cette histoire.

Je savais bien qu'elle m'aimait, il ne pouvait en être autrement, vu nos bons moments passé ensemble. Vu le fait qu'elle avait consenti à m'épouser, que nous voulions vivre une vie de couple, et qui savait, dans un avenir, fonder une famille ?

Mais alors, qu'est-ce qui la retenait de simplifier les choses ? De se débarrasser de celui qui représentait une menace pour ma survie, et une menace pour la liberté de penser de ma bien-aimée.

L'amour...

Sûrement.

Oui, elle m'aimait. Mais désormais il ne faisait plus aucun doute, vu comment elle avait réagi et répondu, qu'elle éprouvait aussi quelque chose pour ce James.
J'ignorais réellement si c'était vraiment de l'amour, et pas de l'amitié. Après tout, Izmaëlle avait le plus grand coeur qu'il m'ait été donné de rencontrer, aussi, elle se liait vite aux gens, même aux pires.

Toutefois ma jalousie naturelle me faisait penser qu'il y avait de la romance entre elle et ... lui... Et cela me rendait fou.

Mais j'évitais de plus le montrer.

Soupirant, j'allai vers la table, et pris dans mes mains la tasse de celle que j'aimais. Elle était blanche, et sur le côté était dessiné un simple et banal coeur rouge. Vieux cadeau de la St-Valentin que nous nous étions offerts mutuellement, il y avait longtemps. Moi j'avais la tasse noire, avec ce même coeur dessiné dessus.

Je me dirigeais ensuite vers la fenêtre, et posai ma main sur l'épaule d'Izmaëlle, pour l'inciter à se retourner, pour lui donner son thé. Chose faite, j'essayai un sourire qui me fut dur à afficher.

"Je n'ai pas cessé de penser à toi depuis tout ce mois... et parce que pour moi aussi, dans mon coeur, c'est toi, et seulement toi, je ne veux plus te voir poursuivre ce projet totalement utopique. Et encore moins traîner avec ce vampire. Tu risques ta vie. Ne la risque pas pour moi, tu sais que je sais me débrouiller... Ce... James ne peut pas être aussi fort que ça."

J'ajoutai à ma dernière remarque un léger rictus faussement supérieur, voire un peu moqueur, comme pour me donner confiance, enfin surtout, lui donner confiance à elle. J'ignorais à quel point le concerné était fort, mais une chose était sûre, celui qui lui ferait sa fête, c'était moi, et personne d'autre. Avec ou sans l'accord d'Izmaëlle.

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Je venais de défendre James, il avait des aspects positifs, même s'il faisait tomber les têtes pour son propre plaisir, ou même pour se nourrir, je ne m'imaginais pas arracher ou planter un pieu dans le coeur de James, le voir mourir sous mes yeux. Je restais vers la fenêtre, regardant le voisin récupérer sa poubelle qu'il avait sorti quelques minutes plus tôt, ce voisin était assez étrange, qui irait récupérer sa poubelle ? Bref, ce n'était pas le plus important pour le moment, je sentais sa main se poser sur mon épaule, il tenait ma tasse de thé dans les mains, je la prenais donc, lui accordant un petit sourire pour le remercier. « Je n'ai pas cessé de penser à toi depuis tout ce mois... et parce que pour moi aussi, dans mon coeur, c'est toi, et seulement toi, je ne veux plus te voir poursuivre ce projet totalement utopique. Et encore moins traîner avec ce vampire. Tu risques ta vie. Ne la risque pas pour moi, tu sais que je sais me débrouiller... Ce... James ne peut pas être aussi fort que ça. » Je l'écoutais attentivement, avalant une gorgée de mon thé. Je le regardais, je n'avais pas d'échappatoire, je devais abandonner mon projet. Je savais qu'il savait se débrouiller, je l'avais vu très souvent à l'œuvre, il est doué, mais je préférais assurer ses arrières, les démons, les vampires lorsqu'ils ont une idée en tête, ils n'abandonnent jamais. « J'abandonne le projet, mais je veux continuer mes expériences sur les vampires et les autres créatures... Tu sais te débrouiller, tu es doué, mais tu n'es pas invincible et je ne veux pas te perdre. James a de nombreuses relations, tuer n'est pas la meilleure des solutions ! »
Je continuais de boire mon thé, puis je posais la tasse sur le rebord d'une étagère. « Si mes ancêtres avaient confiance en James, c'est qu'il y a une raison, c'est une personne de confiance à mes yeux, la preuve il a respecté le marché que j'ai passé avec lui, alors ne va pas le provoquer ou je ne sais quoi ! » Même si je disais cela à Kenton, allait-il m'écouter et ne rien tenter contre James ? Je pense qu'il n'allait pas m'écouter, n'en faire qu'à sa tête. « James ne me fera rien ! »

Une lueur d'espoir, une flamme avant éteinte se raviva lorsqu'elle prononça la première partie de sa phrase. Celle qui stipulait qu'elle abandonnait son projet. A vrai dire, je n'aurais jamais pensé la dissuader aussi aisément, bien que je redoutais qu'elle puisse le poursuivre en secret, mais je fus... fier de sa décision. Et soulagé. Du moins, jusqu'à ce que j'entende la suite.

« Tu sais te débrouiller, tu es doué, mais tu n'es pas invincible et je ne veux pas te perdre. James a de nombreuses relations, tuer n'est pas la meilleure des solutions ! »

Ce James avait de nombreuses relations, me disait-elle ?

Cela voulait dire quoi ? Qu'il avait une sorte de réseau vampire/démons et qu'ensemble ils formaient une sorte de cartel pour être surpuissants et s'allier entre monstres contre les chasseurs ? Ou bien insinuait-elle simplement que si je traquais ce James, il en serait de suite informé, et aurait des moyens de me pister moi, à travers ses relations présumées.

Quoi qu'il en fût, ce qu'Izmaëlle disait, c'était que ce n'était pas n'importe quel vampire. Déjà, vu qu'il avait connu ses ancêtres, il était vieux, donc, théoriquement, adapté à sa condition, donc puissant. Et si en plus il savait faire preuve d'organisation, c'était qu'il était respecté des autres saloperies de son espèce, et donc représentait une vraie menace pour les chasseurs individuels.

Et donc, pour moi, c'était un gibier à ma hauteur.

Du coup, l'avertissement de ma dulcinée n'eut l'effet que de me persuader encore plus de me mettre aux trousses de se "Flag" de première, peu en importait le prix.

Même si elle m'affirmait avec conviction qu'elle avait confiance en lui. Même si elle semblait persuadée que ses bons côtés valaient la peine de rester avec, plutôt que de le lâcher, pour revenir vers celui qu'elle était censée épouser.

Elle ne le voyait pas maintenant, mais elle était totalement manipulée. Aussi, pour arrêter cette dévotion sans faille d'Izmaëlle pour James, il me suffisait juste de le débusquer et... de l'éliminer. Voilà comment mon cerveau raisonna à l'issue de cette discussion.

« James ne me fera rien ! »

"Tant que tu lui seras utile, c'est sûr !"

La réplique sortit du tac-au-tac, sans réfléchir.

"Tu es sous CHANTAGE Izmaëlle. Tu me l'as dit. Tu m'as abandonné pour ne pas qu'il me tue, mais on dirait que finalement, t'es contente d'être avec cet emplâtré ! Tu lui trouves des qualités qu'il n'est même pas physiologiquement capable d'avoir, puisque c'est un MONSTRE !"

Le ton s'était haussé, je n'en pouvais plus de ne pas comprendre. Ou si, justement, de trop bien comprendre, et de croire qu'en réalité, ce James se trouvait être la prunelle des yeux de la jeune sorcière que j'aimais tant. Qu'une... immondice pareille ait pu raviver celle pour qui j'aurais tout sacrifié. Qu'un vampire se soit emparé de ma fiancée. Qui, le pire était, se montrait presque consentante à tout cela. Volontairement, ou involontairement.

Après tout, je la savais empreinte d'une douce naïveté, et fidèle. Seulement attirée par les choses qui ne devraient pas l'attirer. Comme... la magie noire. Comme. ... les saligauds. Donc forcément, pour moi, elle demeurait innocente, d'une certaine manière. Seulement, je ne comprenais plus où était passée la Izmaëlle qui aurait mis une sacrée rouste à ce James la seconde où il aurait menacé ma vie.

"M... M'enfin, qu'est-ce qui t'est arrivé Izma...

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Pour moi c'est une évidence : James n'allait jamais me faire du mal, me tuer. Mais Kenton me répondait aussitôt « Tant que tu lui seras utile, c'est sûr ! » Je soupirais, mais effectivement des questions se posaient dans ma tête, si j'arrêtais de servir James, me tuerait-il ? Que me ferait-il finalement ? « Tu es sous CHANTAGE Izmaëlle. Tu me l'as dit. Tu m'as abandonné pour ne pas qu'il me tue, mais on dirait que finalement, t'es contente d'être avec cet emplâtré ! Tu lui trouves des qualités qu'il n'est même pas physiologiquement capable d'avoir, puisque c'est un MONSTRE ! » Le ton commençait à monter, je ne supportais pas de voir Kenton s'emporter ainsi, de plus il continuait à dire que James était un monstre. Je le fusillais du regard, je commençais réellement à me mettre en colère contre Kenton. « M... M'enfin, qu'est-ce qui t'est arrivé Izma... » Je n'étais plus la même à ses yeux, j'en avais conscience. « Alors si je serrais revenue en vampire ou je ne sais quoi, tu m'aurais tué hein ? Ta haine pour les êtres surnaturels finira par te bouffer ! » J'arrivais à faire la part des choses les bonnes et les mauvaises personnes, qu'ils soient vampires, démons, sorciers ou même humains, j'avais rencontré des humains qui pouvaient être plus manipulateur et horrible qu'un vampire. « De toute façon cela ne sert à rien que je reste plus de temps ici, vu que je ne suis plus la même à tes yeux, je préfère partir que de te voir me regarder comme une étrangère ! » Depuis quelques minutes, il n'avait pas cessé de me dire que j'avais changé, mais pour moi j'étais toujours la même qu'avant. Alors je ne le supportais pas, je n'avais pas voulu que notre discussion se termine en une dispute, j'avais voulu l'éviter, mais cela semblait bien impossible.

« Alors si je serrais revenue en vampire ou je ne sais quoi, tu m'aurais tué hein ? Ta haine pour les êtres surnaturels finira par te bouffer ! »

J'ouvris machinalement la bouche, comme pour protester ce fait, mais aucun son ne vint contredire ce que disait avec torpeur Izmaëlle. Elle... avait raison. Je le savais, en mon fort intérieur. Mais je me refusais de l'avouer. Je refusais de consentir qu'il pouvait y avoir de "bons vampires" des "démons sympas", des "loups-garous honorables". Non. Cela remettrait en doute tout mon travail, depuis toutes ces années. Cela me forcerait à me demander si je n'avais pas déjà tué des innocents, des êtres qui ne voulaient aucun mal à personne, mais parce qu'ils n'étaient pas humains, que j'avais condamnés par une chasse sanguinaire.

Ce raisonnement me forcerait à me considérer comme un... bourreau. Un tueur.

Aussi, je refusais de le faire, d'admettre ce qu'Izmaëlle voyait depuis bien longtemps. Catégoriquement. Toutefois, je ne démentis pas ses propos, et laissai la sorcière continuer.

« De toute façon cela ne sert à rien que je reste plus de temps ici, vu que je ne suis plus la même à tes yeux, je préfère partir que de te voir me regarder comme une étrangère ! »

Mon bras alla serrer le sien, pour la retenir, néanmoins, sans poigne, sans la forcer. Juste pour la retenir de partir tout de suite. Et tranquillement, je rapprochai son visage du sien, cherchant toujours de mes yeux verdoyants ceux noisettes que j’admirais tant. Essayant d'y percevoir la flamme qui avait animé les iris de l'être que j'avais aimé, il y avait un mois.

"... Si tu étais revenue en vampire... J'aurais trouvé un moyen, peu importe lequel, de te redonner ton humanité. Si tu continues de t'égarer dans la magie noire, je trouverai un moyen quelconque pour t'y faire renoncer. Si tu aimes vraiment ce James, je te laisserais le rejoindre... avant sa mort. Mais jamais... jamais il ne sera question de te tuer toi. Jamais."

C'était une certitude. Malgré tout ce qu'elle pouvait penser, elle demeurait celle qui m'était le plus cher, avec Ksenia, et je me refusais de la perdre. Plus jamais, non.

Après un instant passé à l'observer avec toute la tendresse que pouvait contenir mon regard, je lâchais dans une frêle caresse son bras, puis j'allai ouvrir moi-même la porte, d'une démarche résignée.

"Si tu veux partir... je ne te retiendrai pas."

Disais-je d'un air plus décontracté qui contrastait totalement avec la nature de nos échanges. Néanmoins, une partie de moi eut envie de rajouter que "Par contre, si tu franchis cette porte, ne reviens jamais plus ici.. Car l'action de partir, soulignait qu'elle allait retrouver James, au détriment de moi...

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« Si tu étais revenue en vampire... J'aurais trouvé un moyen, peu importe lequel, de te redonner ton humanité. Si tu continues de t'égarer dans la magie noire, je trouverai un moyen quelconque pour t'y faire renoncer. Si tu aimes vraiment ce James, je te laisserais le rejoindre... avant sa mort. Mais jamais... jamais il ne sera question de te tuer toi. Jamais. » Alors il ne me tuerait pas, il me tenait par le bras, sans même le serrer, je voulais partir, mais je voulais aussi rester, il laissait mon bras, se dirigeant vers la porte pour l'ouvrir. « Si tu veux partir... je ne te retiendrai pas. » Alors il ne retenait pas ? Il préférait prendre la solution la plus simple, me laisser partir ! Je m'avançais vers la porte, je regardais l'extérieur, j'avais deux choix, partir ou rester. Je me retournais alors, m'empressant d'aller jusqu'à lui je l'embrassais un court instant avant de le regarder droit dans les yeux. « C'est toi que j'aime vraiment ! » Il n'y avait aucun doute sur mes sentiments à son égard, deux ans que je l'avais rencontré et deux ans où je n'avais jamais cessé de l'aimer, justement je l'avais aimé de plus en plus, c'est la raison pour laquelle j'avais accepté de me marier avec lui, mais que tout avait fini par être gâché lorsque j'étais partie. « Je n'ai absolument pas envie que notre histoire se termine... » Si entre lui et moi notre histoire se terminait définitivement j'en serais complétement attristée, il représentait beaucoup dans mon coeur, de plus il était comme ma famille, n'ayant plus vraiment personne avec moi, ma mère étant morte, ma soeur étant je ne sais où, ne donnant plus signe de vie depuis longtemps et un père quelque part, ayant préféré rompre le contact.

Le baiser qu'elle m'offrit contracta mon épiderme et je tentai, d'une démarche vaine, de le prolonger. Mais le contact était déjà rompu avant même que je ne puisse y mettre du mien.

« C'est toi que j'aime vraiment ! »

Ces mots, malgré nos précédents échanges, me firent un bien fou que je n'aurais jamais soupçonné. Je savais la franchise qui se cachait derrière cette simple phrase, et qu'Izmaëlle était totalement sincère. Naïve, mais sincère. Et incroyablement une bonne âme, bien qu'elle fût corrompue par l'attrait obscur et le côté manipulateur de certains. Aussi je lui pardonnais en un instant tous ses écarts, de un car je me savais également imparfait, et de deux car elle n'était pas pleinement responsable du déclin de notre couple, de mon point de vue.

La rancune fut mise de côté, le temps pour moi d'admirer encore l'étincelle qui brûlait dans ses yeux, et d'agréer à ses paroles. Moi non plus, je ne voulais pas que notre histoire se terminât. Je me refusais tout bonnement de perdre ma sorcière. Même s'il allait me falloir du temps, pour digérer toute la vérité qu'elle m'avait exposée assez crûment. Et également du temps, pour réussir à réellement passer le pas sur cet abandon, qui datait d'un mois, et qui continuait de me peiner.

Néanmoins, tous les sentiments négatifs, je les oubliais un moment, pour saisir le visage d'Izmaëlle entre mes mains, et entreprendre ce que j'avais tenté de faire quelques secondes auparavant.

Renouer le contact. Prolonger l'acte qui scellait l'âme de deux êtres humains, selon la mythologie démoniaque.

Mes lèvres rencontrèrent avec la rapidité du chasseur que j'étais celles fines et féminines de la sorcière bien aimée en un baiser doux, léger, mais qui ne s'évapora pas en l'espace d'un instant. Non, je fis durer ce contact aussi longtemps que je pus, bien que j'aurais souhaité qu'il durât une éternité tout entière.

Enfin, je me décidai à abandonner sa bouche, légèrement attristé, pour la laisser prendre sa décision, elle qui se trouvait à deux pas de sortir de chez moi.

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J'en avais eu assez de me retenir, depuis que je l'avais revu mon unique envie avait été de l'embrasser, mais je m'étais retenue, puis je venais enfin de céder à la tentation qui commençait à parcourir tout mon corps depuis quelques minutes, c'était inimaginable, impossible que je ne l'embrasse pas. A une époque, je n'aurais certainement pas eu cette peur d'être repoussé, alors j'avais écourté le baiser, lui disant que c'était lui que j'aimais, je restais face à lui, ne sachant quoi dire de plus.

Il posa à son tour ses lèvres sur les miennes, mon coeur commença à battre tellement vite, que je devais être au-dessus de la normale, cette fois-ci je ne rompais pas le contact, n'en ayant pas envie, puis le baiser se rompit, je restais un instant sans voix, reprenant mes esprits, je prenais l'une de ses mains, ne le quittant pas du regard. « Écoute, dès que tu en auras envie, envoie moi un message pour que l'on se rejoigne dans la forêt, pour que l'on chasse ensemble comme avant et tu verras que je n'ai pas tellement changé ! » A vrai dire je ne savais plus du tout comment tenter de lui prouver que j'étais toujours la même, qu'il n'y avait que des petits détails qui avaient changé. Je me demandais si un jour il allait finir par ne pas dire que je n'étais plus la même.

Une fois le baiser tendrement échangé, elle prit ma main dans un élan de ce qui ressemblait à une hargne d'espoir, puis affirma d'une voix bien assurée : « Écoute, dès que tu en auras envie, envoie moi un message pour que l'on se rejoigne dans la forêt, pour que l'on chasse ensemble comme avant et tu verras que je n'ai pas tellement changé ! »

A ce moment, un sourire triomphant s'empara de mon visage, et je dus retenir grandement de ne pas jubiler comme un gamin. Pourquoi ? Car cette promesse qu'elle me faisait là, avait pour effet de me rendre aussi joyeux qu'un môme content de retrouver son quotidien. Chasser à nouveau avec elle... serait l'apogée du bonheur désormais.

Et dans un sourire malicieux, je me décidai à prendre sa main libre, afin que nous nous tenions les mains, comme un jeune couple, toujours mes yeux verts éperdus dans l'immensité du marron des siens.

"Une chasse ensemble... Si tu veux... Je recherche actuellement une strige. Elle a déjà tué deux gamins, et trois autres sont actuellement dans le coma. Avec tes sortilèges digne des soeurs "Halliwell", peut-être que... tu arriverais à faire ce que j'ai pas encore réussi à faire... à la localiser, savoir sous quel trait humain elle se cache. Après quoi..."

Je l'attirai un peu plus à moi, de façon à ce que nos deux corps se retrouvent collés l'un à l'autre, nos deux visages seulement à quelques centimètres de distance.

"... on ira la tuer, ensemble... ça te dirait ?"

J'haussai un sourcil interrogatif, toujours avec ce sourire plein de malices, alors que mes yeux contemplaient la beauté de celle que je venais de retrouver. La Izmaëlle qui voulait recoller les morceaux. Celle qui partageait le goût de la chasse. Celle qui conservait toujours espoir, et était la représentation de ce que je qualifiais de bravoure.

feat. Kenton & Izmaëlle
JE SUIS PARTIE ET JE REVIENS, TU COMPTES ENCORE A MES YEUX, SI SEULEMENT JE POUVAIS FAIRE RETOUR ARRIÈRE TROUVER UNE MEILLEURE SOLUTION.

Je lui proposais une chasse comme avant, rien que lui et moi, il me prenait ma main à son tour. « Une chasse ensemble... Si tu veux... Je recherche actuellement une strige. Elle a déjà tué deux gamins, et trois autres sont actuellement dans le coma. Avec tes sortilèges digne des soeurs "Halliwell", peut-être que... tu arriverais à faire ce que j'ai pas encore réussi à faire... à la localiser, savoir sous quel trait humain elle se cache. Après quoi.. » Mon idée avait donc marché, car il semblait plutôt content de ce que je lui avais proposé, vu qu'il me parlait d'une de ses affaires, il recherchait une strige qui avait réussi à tuer deux enfants, en effet pour la localiser grâce à l'un des mes nombreux sorts, j'allais y arriver facilement, il me suffisait d'un peu d'herbe, d'une petite formule et je réussirais à trouver où cette strige se cache. « Et bien dès ce soir je vais tenter de la localiser. » Il m'attira un peu plus à lui, nos corps étaient relativement proches, mon visage était à quelques centimètres du sien. « on ira la tuer, ensemble... ça te dirait ? » Je hochais la tête afin de lui dire oui, je détestais les striges, le fait qu'elles s'en prennent aux enfants, c'était tellement horrible. « Bien sûr, on ne va pas la rater, en quelques minutes on la tuera ! » J'avais toujours aimé l'aider, bien que parfois je voyais qu'il y avait des risques, beaucoup de fois j'avais tenté de l'écarter d'une affaire pour qu'il ne lui arrive rien, mais il est très déterminé et c'est impossible de le dissuader de ne pas faire une affaire. « Au moins je serais certaine qu'il ne va rien t'arriver ! »

Son hochement de tête fut récompensé par une envie de bisou que je lui revaudrais plus tard. C'était génial, elle acceptait la chasse ! Même si elle disait pouvoir la repérer ce soir, je savais qu'on le ferait à l'instant-même, elle avait sûrement proposé d'attendre de rentrer chez elle car elle ne disposait pas des ingrédients pour le sortilège. Mais moi si, alors on pouvait directement s'y mettre !

« Bien sûr, on ne va pas la rater, en quelques minutes on la tuera ! »

J’acquiesçai, souriant toujours de toutes mes dents, tant pour moi cet instant relevait de la ... magie.
Et sa dernière remarque, concernant ma sécurité, eut comme effet de me faire sourire de plus belle.

"Tu sais bien que c'est pas une vieillerie encagoulée qui viendra à bout d'un type comme moi. La mauvaise herbe, c'est coriace."

Lui assurai-je avec un rictus vantard tandis que je l'entraînais un peu plus dans la maison, plus précisément vers une porte qui se trouvait dans le couloir, mais qui était bien dissimulée au crépit.

"Pour tes sorts, je pense avoir tout ce qu'il faut à la cave, j'ai rien... jeté."

En effet, tout était resté comme lorsqu'Izmaëlle et moi formions un couple de fiancés prêts à sauter le pas au mariage. Aussi, dans la cave se trouvait encore un livre de sortilèges ainsi que quelques ingrédients élémentaires pour des invocations, des rituels et autres. Et c'était également dans la cave que j'entreposais toutes mes recherches sur le surnaturel.

feat. Kenton & Izmaëlle
JE SUIS PARTIE ET JE REVIENS, TU COMPTES ENCORE A MES YEUX, SI SEULEMENT JE POUVAIS FAIRE RETOUR ARRIÈRE TROUVER UNE MEILLEURE SOLUTION.

Étant sorcière j'avais plusieurs moyens pour mieux me défendre, dont mon contrôle total du feu, combien de fois m'étais-je entraînée pour le contrôler parfaitement ? Des heures entières, plus jeune ma mère m'avait engueulé beaucoup de fois, me disant de venir me coucher au lieu de m'amuser dans la cave à mettre des poubelles en feu, mais je pense qu'elle avait surtout peur que je mette un jour la maison en feu. « Tu sais bien que c'est pas une vieillerie encagoulée qui viendra à bout d'un type comme moi. La mauvaise herbe, c'est coriace. » Je faisais un légère grimace, pas vraiment convaincue de ce qu'il venait de me dire, le danger était partout et même s'il connaissait très bien ce genre de créature, qu'il en avait déjà combattu, il fallait se méfier. Puis il m'entraîna vers la porte de la cave, je la connaissais très bien cette porte, je l'avais passé bon nombre de fois, d'ailleurs lorsqu'il y avait de l'orage le soir et que Kenton n'était pas là, j'y restais me sentant un peu plus en sécurité, alors que pour beaucoup de gens la cave n'est pas un endroit qui inspire confiance. « Pour tes sorts, je pense avoir tout ce qu'il faut à la cave, j'ai rien... jeté. » Je souriais lorsqu'il me dit qu'il n'avait rien jeté, j'entrais donc dans la cave, retrouvant toutes mes affaires comme elles étaient installées avant que je ne parte et je lui répondais. « Heureusement que tu n'as rien jeté, sinon... j'aurais sans doute déchiré tous tes vêtements ou j'aurais rayé ta voiture ! » Je m'approchais, prenant l'un des livres de sortilèges que je m'amusais souvent à écrire, j'avais comme une impression de redécouvrir la cave. Je prenais une carte de la ville que je dépliais. « Si j'arrive à la retrouver, est-ce que tu m'offres une pizza ? » Je n'avais pas mangé une pizza depuis tellement de temps, à vrai dire depuis que j'étais partie, je m'étais concentrée sur la magie, j'avais limite eu le temps de manger et comme à mon habitude javais sauté de nombreux repas, ma nourriture principale était des pommes et des barres de céréales.

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I'll wait all my life if necessary

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